SPO et Allaitement: Quel est le problème?

SPO et Allaitement: Quel est le problème?

Traduit de l’anglais par Stéphanie Fischer

Auteurs:

Stephanie P. Britz, BSN, RNCOB,
CCE, IBCLC, Parent
Education, Christiana Care
Health System,
Newark, DE
Lydia Henry, MSN, RNC-OB,
CCE, IBCLC, Christiana Care
Health System, Newark, DE

 

Source: C A S E S T U D I E S
Proceedings of the 2011AWHONN Convention

Contexte :

Le Syndrome Polykystique Ovarien (SPO) a été décrit pour la 1ère fois en 1935, comme la somme de symptômes incluant l’aménorrhée, l’hirsutisme, l’obésité, et une apparence polykystique des ovaires. Des recherches plus approfondies ont montré des influences endocrines et hormonales plus importantes qui amènent d’autres problèmes, tels qu’une résistance à l’insuline, l’hypertension, un taux élevé de lipides, l’infertilité, des fausses-couches à répétition, et une insuffisance de développement du sein. C’est l’un des dysfonctionnements endocrines féminins les plus communs, on estime qu’il affecte 10 à 15 % des femmes. Les chercheurs ont à présent mis au jour une corrélation entre le SPO et une insuffisance de lactation.

Cas :

Les effets du SPO sur la production lactée commencent bien avant que la femme ne soit enceinte. Une baisse chronique des œstrogènes et de la progestérone, due à une oligoménorrhée durant la puberté, affecte le développement du tissu du sein. Pendant la grossesse, ces effets conduisent à un développement insuffisant du tissu glandulaire et des alvéoles, qui peut impacter une production lactée adéquate (lactogénèse I).

Les évaluations montrent que les femmes atteintes de SPO ne décrivent que peu ou pa de changement au niveau de la poitrine durant la grossesse, et l’examen révèle des seins tubéreux, largement espacés, et asymétriques.

Des taux élevés androgènes peuvent interférer avec les récepteurs de la prolactine et de l’ocytocine, les deux hormones qui agissent dans la production et l’éjection du lait.

La résistance à l’insuline peut aussi avoir une influence sur la croissance des seins et la synthèse du lait. Le traitement de ces femmes passe par leur information, dès le premier trimestre de la grossesse. Les patientes devraient subir un examen de base des seins, et un autre au cours du troisième trimestre, afin d’identifier les problèmes potentiels de lactogénèse I.

Après l’accouchement, un examen par une consultante en lactation est indispensable pour formuler un plan de soins approprié, qui comprenne la surveillance attentive de la mise en place de la lactogénèse II. Le nouveau-né devrait être observé de près pour sa prise de poids, et pour les signes éventuels de déshydratation.

La thérapie devrait comprendre une stimulation adéquate des seins, que ce soit par le bébé et/ou à l’aide d’un tire-lait. La recherche explore d’autres options d traitement, telles que la metformine, pour réduire les effets endocrino-pathologiques du SPO, et l’utilisation de galactogogues qui peut également améliorer la production lactée.

Conclusion :

Beaucoup de ces femmes ont déjà eu à lutter contre des problèmes d’infertilité et / ou de maintien de la grossesse. Réaliser qu’elles ne pourront peut-être pas produire suffisamment de lait pour nourrir leur bébé peut avoir un effet dévastateur. Une information précoce et l’exploration des options de traitements qui s’offrent à elles est impératif pour ces femmes.